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HABITAT CONTINUE POUR MLLE C. À VALENCE (2018)

Le projet montre comment un dispositif en fabrication sur mesure libère un volume utile. Les besoins seront possiblement différents selon l’occupation et les activités, dans une organisation évolutive*. Le seuil de recours à l’architecte (limitée par la surface plancher) m’a contraint à travailler sur des projets de petites surfaces. Cette contrainte m’a poussé à qualifier l’archi- tecture dans cet exercice fréquent de maîtrise d’œuvre.

Il aborde une maison datant de 1930 réalisé en béton mâchefer ouvert sur un jardin. D’un volume élémentaire, elle bénéficie de dépendances sur terrain générant des entre-deux à explorer. Ces vides récupèrent les eaux pluviales dans un bassin ou cadrent des parterres à cultiver. Mlle C. est attachée à son lieu d’habitat et souhaite qu’il puisse s’adapter aux bénéfices et aux évolutions de sa vie. Utiliser sa maison de multiples façons est entendu comme bienvenu.

 

Elle occupe actuellement le seul niveau organisé par un plan typique : le couloir distribue symétriquement de part et d’autre les pièces de volumes similaires. Son activité professionnelle s’exerce à domicile et elle souhaite que les fonctions ne se superposent pas dans ses tâches quotidiennes.

Plus d’espace n’implique pas toujours plus de confort, la flexibilité des usages est donc recherchée à la place de la polyvalence par une construction en partie réversible si des transformations sont à opérer dans le moyen terme. Elle me demande de réduire les interventions et est d’accord pour que les matériaux s’expriment de manière brute et apparente.

 

*Mariette BEYELER, Métamorphouse, Lausanne. PPUR. 2014

 

Nous travaillons en maquette pour habiter pleinement le volume de la maison: Espace servi/servant réduction du nombre de couches, de mise en œuvre, le projet se décrit en 4 étapes élémentaires :

  

1-concentrer les espaces servant pour libérer les espaces servis utilisés le jour

 

2-aligner les fonctions pour créer un noyau dur de service

 

3-créer un niveau qui s’appuie sur le noyau dur

 

4-le nouveau plancher s’adapte sur les positions du corps

 

 

 

 

 

 

 

No Stop City, Schema di montaggio di abitazioni temporanee ,Archizoom 1970

La pièce d’eau comme noyau dur

En me référant au travail d’Archizoom, j’élabore à partir de cette esquisse un travail collaboratif avec Patrick Salvaire, menuisier qui travaille régulièrement pour Alexandre Hamm. Je propose la fabrication d’un bloc aménagé, en CLT (cross laminated timber) panneau d’épicéa en 3 couches croisées d’épaisseur. Dans la discussion, Patrick oriente le dispositif vers une structure plus légère et plus facile à mettre en œuvre. Cette répétition de pièces ouvragées constituera la cloison et la structure porteuse du plancher de la mezzanine. La masse de cette paroi pleine permet également d’isoler acoustiquement les pièces entre elles. Le vide technique entre la paroi intérieur et la finition étanche accueillera les distributions de plomberie et d’électricité. Ce bloc sert de support pour l’escalier ouvert sur le volume contraint de la cuisine. Le dessous de l’escalier permet de ranger les éléments de cuisine et le dessus permet d’y asseoir et de profiter de la grande hauteur sous le toit.

 

Je commence à percevoir l’économie de matière grise en constatant qu’un dispositif peut se transformer et se réutiliser dans différents projets. Il existe une économie cir- culaire des idées qui à différencier de la répétition d’un style par analogie à la forme.